LE DOMAINE
Au départ une toute petite exploitation agricole et viticole. Le domaine a été crée en 1869 par M. Pierre Guyot. Son gendre Jules Lamé, issu d’une famille très pauvre, a profité de la crise du phylloxera pour développer la petite exploitation, en étant un des premiers à greffer la vigne dans notre région et à en faire le commerce.
Petit à petit, la vigne a pris le dessus sur les autres productions, maraîchères et fruitières. D’une guerre à l’autre, chèrement payé dans notre famille, (4 ans pour Jules Lamé gravement blessé en 1915 et 5 ans pour son fils Lucien de 1939 à 1945, prisonnier de guerre en Allemagne) le domaine évolua. Lucien avait épousé Yvonne Delisle en août 1938, un an plus tard c’était le long départ à la guerre.
Jusqu’en 1945 c’est Yvonne aidée de ses beaux parents qui continua à maintenir le domaine. Au retour de captivité en 1945, et après de graves problèmes de santé hérités de sa captivité, Lucien et Yvonne décidèrent pour le millésime 1947 de faire le pari d’embouteiller toute leur récolte pour la vendre eux mêmes.
En effet auparavant le vin était vendu en vrac à des négociants. C’est donc 10 000 bouteilles livrées en vrac dans un wagon stationné à Saint Patrice, et rapatriées en charrette au domaine, qui vont être embouteillées avec le millésime 1947. Ce fut certainement à cette époque une opération mémorable. Vigneron indépendant depuis 1947, cette décision est le grand bouleversement de l’histoire de notre domaine.
Par contre, démarrant de zéro il a fallu trouver des clients. Et cela a demandé quelques années, si bien que lorsque le commerce a vraiment démarré la cave était pleine des trois merveilleux millésimes 1947, 1948, 1949 ce qui pour un départ a bien aidé. Il a également fallu créer une étiquette avec un nom de vigneron. On aurait pu penser que se soit Lucien Lamé, mais ils ont décidé ensemble d’associer leurs deux noms de famille “Lamé-Delisle”. Preuve pour l’époque d’un vrai esprit progressiste. Domaine “Lamé Delisle”de 1947 à 1965, grâce à de nombreuses médailles obtenues durant cette période et à un vrai sens commercial; le domaine se développa, durant cette période, pour n’être plus qu’exclusivement viticole.
Leur fille unique, Maryvonne, née après la guerre en 1946, épousa en 1965 un jeune vigneron de la commune voisine de Benais, René Boucard. Etant le troisième enfant de la famille Boucard, c’est tout naturellement qu’il rejoignit l’exploitation de sa femme pour y travailler avec elle et ses beaux parents. Apparition du nom Lame-Delisle-Boucard en 1969. Avec sa femme et ses beaux parents, René met en place un GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun), le premier en Indre et Loire. Grâce au travail commercial déjà effectué et à une grande exigence qualitative dans les vignes et dans la vinification; le domaine passa de 13 hectares à 28 hectares en 30 ans.
Le bouche à oreille entre clients, plus quelques agents commerciaux très performants, ont permis en 30 ans d’avoir un grand nombre de clients particuliers cavistes et surtout restaurateurs.
Arrivée de la cinquième génération René et Maryvonne ont eu deux enfants.Tous les deux “baignés” depuis l’enfance dans le monde du vin suivirent tout naturellement des études viticoles. Philippe, né en 1967, est titulaire d’un BTS viti-oenologie fait à Bordeaux; et Stéphanie née en 1971 est titulaire d’un diplôme national d’oenologie fait à Monptellier. Philippe rejoint l’exploitation en 1990, accompagné de son épouse Patricia.
Dès cette époque et en raison des graves problèmes de santé de Maryvonne, Patricia reprend aussitôt la partie commerciale et comptabilité et c’est elle aujourd’hui que vous aurez au téléphone. Stéphanie rejoint l’exploitation en 1999, accompagnée par son mari Eric Degaugue, lui même fils de vigneron à Restigné. Eric a une formation de mécanicien, ce qui dans ce métier est très utile.